viernes, 8 de junio de 2012

Prière pour les victimes de disparition forcée

« Une voix dans Rama s’est fait entendre, pleurs et longue plainte: c’est Rachel pleurant ses enfants et ne veut pas qu’on la console, car ils ne sont plus. » Mt 2:18
Combien il est difficile de pleurer la perte d'un être cher ; combien plus encore lorsqu'ils ont été brutalement assassinés ; et on ne peut imaginer la douleur lorsqu'ils sont disparus, probablement torturés et tués et sans avoir aucune connaissance de la vérité, sans même un corps pour pleurer sur lui.
C'est la situation que tant de parents, conjoints et enfants se retrouvent à vivre chaque jour dans le monde entier. Ce sont les Rachel d'aujourd'hui, celles qui refusent d'être consolées, celles qui exigent la vérité et la justice pour ceux qu'elles aimaient.
Mexico : Nitzia et Mita, jumelles de 16 ans, sont à la recherche de leur mère, Nitzia Paola Alvarado, qui a été arrêtée par des militaires le 29 décembre 2009 avec leur oncle José Ángel et leur cousine Rocío dans la ville de Buenaventura, Chihuahua. Aucun d'entre eux n’a été emmené par la police ou dans une enceinte militaire, et on ne les a plus jamais revus.
Ils ont, comme beaucoup d'autres, été victimes indirectes de la guerre contre la drogue et le crime, lancée par le président Calderón au début de son mandat en décembre 2006. Il n'y a aucun chiffre officiel du nombre des disparus. La seule indication de l'ampleur de ce phénomène provient de la Commission Nationale des Droits de l'Homme - un organisme gouvernemental indépendant - en avril 2010, quand il a signalé qu'il avait reçu 5 397 rapports de personnes disparues depuis le début de l'administration Calderón, et que près de 9 000 cadavres n'avaient jamais été identifiés. (Source IPS mai 15, 2012)
Philippines : Raymond Manalo, 29 ans, est l'une des quelques personnes enlevées qui ont survécu pour raconter son histoire. Raymond et Reynaldo son frère ont été kidnappés au domicile familial par des hommes armés en février 2006. Les forces de sécurité philippine ont accusé les frères d'être membres de la Nouvelle Armée du Peuple, l'aile militaire du Parti communiste des Philippines. Les deux frères ont nié cette accusation.
Les frères ont été arrêtés, mis en cellule dans un camp militaire avec 12 autres personnes enlevées, où ils ont reçu peu de nourriture et ont été régulièrement torturés. « Nous avons vécu comme leurs esclaves. » Raymond dit: « J'ai encore des cicatrices là où ils ont marqué ma peau avec des boîtes chaudes. Ils m'ont frappé, m’ont battu avec du bois tout en versant de l'eau dans le nez… Mais je ne voulais pas mourir. Je savais que mes parents me cherchaient, moi et mon frère – c’est cela qu'ils voulaient, et nous avons résisté. »
Un jour, 18 mois après que Raymond a été enlevé à son domicile, les soldats qui le gardaient à la ferme, ivres, se sont endormis, alors Raymond et son frère ont fui.
Après son évasion, Raymond a commencé à parler de son calvaire. « J'ai voulu déposer un dossier. Je voulais combattre pour montrer que j'étais une victime et que j’ai aussi vu des crimes, enlèvements et assassinats — menés par l'armée. J'ai besoin de dénoncer les violations des droits de l'homme qui ont lieu aux Philippines et d’aider les autres qui ont vécu une disparition forcée… J'ai vécu un cauchemar qui me hantera toujours et qui a détruit la vie de ma famille ; mais le gouvernement n’a rien fait pour m'aider. Je suis libre, mais je ne suis pas vraiment libre. Je marche avec la peur. Je veux la justice pour les abus que j’ai subis et pour ceux subis par d'autres qui ont aussi disparu. » (Source Amnesty International)
Prière des mères de disparus en Argentine
« Jésus a dit aux filles de Jérusalem qui ont pleuré sur lui le long de son douloureux chemin de Croix : ‘ne pleurez pas sur moi mais sur vous-mêmes et sur vos enfants’. Ils devront porter le fardeau du deuil et de la tragédie, des attaques et des injustices. Jésus, tu marches encore vers la Croix chaque fois que des crimes d’État sont commis. Et les mères portent encore le deuil lorsque leurs enfants sont exécutés.
« Dieu des disparus et de tous ceux qui sont dépourvus de proches,
nous rendons grâce chaque jour pour les trésors simples avec ceux que nous aimons.
C'est le rire partagé autour d'un café, le câlin avant d'aller à l'école,
la lumière du soleil sur le visage qui font que la vie soit pleine de grâce.
Nous prions pour plus d'humanité de la part de ceux
qui sont portés à commettre de tels crimes.
Nous prions pour pouvoir pleurer quand ces atrocités se produisent
- partout où ils se produisent et peu importe qui les subit-,
nous te le demandons par ta grâce et par ta prière. Amen. »
(Des mères de la Place de Mai, Les Femmes Pieuses de l’Unité Méthodiste, sur le site Web du Conseil Général du Ministère Mondial de l'Église Méthodiste Unie)
Préparée par Margaret Lynch
Représentante ONG - Genève

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